Un autre petit quizz

Hello les amis,

Il y a quelques temps qu'un petit quizz n'a pas été lancé alors j'y vais de ma publication.

Même si ça n'est pas intimement lié au chemin de fer ça a eu son utilité pour le rail et l'infrastructure qui va avec.
Qu'est ce donc cette plaque ?

Bon....ben je sèche !

Evidemmant ça n'est pas simple puisqu'il ne s'agit pas d'un élément purement ferroviaire comme peut l'être un tirefond ou un sabot de frein, etc.

Je vais donner un premier indice avec une photo de la ligne de tramway du Havre. Ca vous donnera une idée de quand date cette accessoire. Je rajouterai qu'il y a plusieurs de ces plaques réparties sur la ligne du tram et qu'elles ont toutes un numéro. Sauf si la pancarte avec le numéro s'est fait la malle.

Salut à tous,

Bientôt quinze jours que les limiers de l'AMHA usent leurs vieux chicots sur ce couise!
Comme je crois deviner quatre écrous soudés sur la plaque elle-même solidement fixée au mur. Je dirais donc que la plaque servait de support à un appareil de mesure, voire de visée, un de ces trucs que l'ami Sam connaît bien. Une règle graduée peut-être?

Bingo !

Notre ami Jean-Luc a trouvé partiellement la bonne réponse. S'il ne s'agit pas de poser une règle graduée sur cette plaque, on y installe bien une console sur laquelle on place des instruments topographiques.

Je reviendrai plus en détail sur l'application de ces supports qui ont servi pour la construction du tramway du Havre.

Ouaip ! c'est un truc de Havrais oh dé !

Ben ouais quuoii, fastoche!
Le numéro est sans doute un repère normalisé.

Petit retour sur ce quizz.

La construction du tramway a demandé la mise en place de points topographiques connus en coordonnées X, Y, Z (X, Y pour la planimétrie et Z pour l'altimétrie). Ces points destinés aux géomètres devant intervenir pour les implantations d'ouvrages et des voies ferrées devaient rester toute la durée du chantier.
Pour déterminer ces points le cabinet de GE dans lequel je travaillais à l'époque avait réalisé des cheminements polygonaux encadrés pour la détermination de ces points caractéristiques. Pour faire simple on part de points géodésiques connues dans un système de coordonnées spécifiques, on effectue des mesures d'angles et de distances en effectuant des visées avant et arrières tout en cheminant pour venir se refermer sur d'autres références connues. Pour différentes raisons et par des méthodes de calculs topométriques qu'il serait trop long à expliquer les points déterminés sont compensés. Le schéma ci-dessous sera peut-être plus clair que mes explications écrites. ​



Pour garantir une grande précision dans nos visés nous avons employé la méthode du centrage forcé. Comme pour une station totale (instrument topographiques utilisé de nos jours) le prisme destiné aux mesures de distances par rayon infra-rouge est fixé sur une embase garantissant un parfait bullage et centrage. Je vous mets une photo mais les curieux pourront aller voir sur Google en quoi ça consiste.





Les points altimétriques ont été déterminés par nivellement à l'aide d'un niveau de haute précision permettant la lecture sur mire au 10ème de millimètre (pas d'erreur de ma part, un géomètre peut être amené à faire des lectures au 10e pour garantir le millimètre une fois les données compensées.

Comme je l'ai dit les points X, Y, Z devaient rester jusqu'à la fin du chantier. C'est pour cela que la mise en place de platines a été la solution adoptée aux endroits où ces points auraient été amené à disparaître si nous avions utilisé des clous d'arpentage.



La numérotation de ces points n'a rien de normalisé mais a été faite selon une logique : à partir de 100 pour la ville basse, à partir de 200 pou la branche allant de Jenner au Grand Hameau et à partir de 300 pour la branche allant à Caucriauville.

Ce type de console est aussi utilisé pour de l'auscultation de voies ferrées en mode "monitoring" (prise de mesures automatiques selon un intervalles de temps défini. C'est une activité que je n'ai jamais pratiquée et ne sait pas comment les données enregistrées dans la station totale sont traitées.






Voilà pourquoi je suis si exigeant dans le modélisme. Le métier de géomètre est un métier de précision et en plus de ma personnalité de pinailleur j'ai subi une déformation professionnelle.

Je vous l'avais dit que c'était fastoche!